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Le siècle de Costa-Gavras : d'hier à aujourd'hui, soutenir la vérité


"Le cinéma, dans mon cas, se fait à partir d'émotions profondes", parole de Costa-Gavras. Depuis vingt ans que Cannes Classics existe, la section a pour vertu de rendre hommage à des classiques du cinéma comme à des cinéastes, tout en offrant à la nouvelle génération cannoise la meilleure condition possible pour découvrir le travail d'un grand ou d'une grande cinéaste. 

Le siècle de Costa-Gavras est une série en 10 épisodes réalisée par Edwy Plenel et Yannick Kergoret  au sujet de l'œuvre cinématographique de Costa-Gavras. Dans chaque épisode, c'est un film abordé et remis dans son contexte historique au cours du XXe siècle. Le but est de mettre en perspective par une démarche documentaire la justesse du réalisateur dans les propos de ses films. L'épisode présenté était consacré au film L'aveu de 1970, une fiction historique adaptée d'une véritable histoire de façon rigoureuse. 


Démystifier le communisme 


Le couple Simone Signoret et Yves Montand, fervent communistes à l'origine, sous la direction de Costa-Gavras, ont participé à rétablir la vérité sur la cruauté et le mensonge proliféré par le régime communiste russe de Staline via le film L'aveu ; l'épisode de la série qui lui est consacré est conçu à partir d'extraits du film, d'interviews, d'une voix off et d'images d'archives. La singularité du programme résulte dans sa capacité à ne pas se réduire à un exposé historique de l'histoire de London (le personnage central dans L'aveu) : il met en parallèle images du film avec images d'archives tout en donnant la parole au vrai London via des archives et à Yves Montand qui s'exprimait sur son rapport au communisme après avoir pris conscience de la supercherie stalinienne. À ces matériaux s'ajoute la voix de Costa-Gavras qui, entre anecdotes et tri dans ses souvenirs, convoque dans sa mémoire la note d'intention pour ce film : à l'époque, le communisme, c'était "croire à un nouveau monde", mais au début des années 1970, montrer la réalité communiste devient une nécessité pour Costa-Gavras et cette nécessité donne naissance à L'aveu. Si le cinéaste précise bien que ses films ne sont soumis à aucune ligne éditoriale, son souci de la vérité omniprésent.


Soutenir la vérité


Un atout du Festival de Cannes en tant que que plus grand festival de cinéma du monde, c'est d'être éclairé par les cinéastes aux-mêmes au sujet de leurs films ou des projets auxquels ils ont pris part. L'épisode a en effet été suivi d'un entretien. "Aujourd'hui, la vérité est en péril" : ce sont les mots de l'échange, qui résonnent. Le siècle de Costa-Gavras a pour ambition de créer des ponts entre passé et présent pour chasser le sentiment d'indifférence. Pour Edwy Plenel, le cinéma de Costa-Gavras est politique mais non dogmatique : c'est un "cinéma du bien commun" fait par un "bonhomme qui donne la pêche".


Du haut de ses 91 ans, Costa-Gavras demeure en 2024  un "raconteur du XXe siècle" qui éclaire son passé en faveur de l'avenir.

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