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Jim Henson The Idea Man : La Grenouille Verte Qui Inspira Ron Howard



J’avais à peu près 10 ans quand ma famille m’a fait découvrir pour la première fois Les Muppets via le film Noël chez les Muppets de 1992. J’étais subjugué, émerveillé par ces petites marionnettes dont l’art m’intéressait peu jusqu’à cet instant. Chaque personnage, chaque créature en devenait attachante, vivante en me faisant oublier le faiseur dont les mains se trouvaient derrière. Ils arrivaient à me fasciner par le biais du petit écran, sans avoir besoin d’un gigantesque écran de cinéma. Tous les rêves se transmettant par la télévision. Et pourtant un génie se trouvait derrière toutes ces marionnettes : Jim Henson.  


Ce documentaire nous présente la carrière de Jim Henson, de ses débuts, à ces courts-métrages, la création de ses séries à succès le Muppet Show, Sesame Street, Sam and Friends et ses longs-métrages Dark Crystal ou Labyrinthe. Et qui de mieux pour parler de la légende de Jim Henson que Ron Howard, réalisateur américain de légende connu principalement pour Apollo 13, Le Grinch, mais aussi pour son expérience à la télévision. En effet, tout comme Jim Henson, le réalisateur forgea ses armes sur le petit écran. Ayant été comédien dans les séries à succès des années 60 et 70 The Andy Griffith Show et Happy Days, qui de mieux que lui pour parler d’une icône de la télévision anglophone. Les deux hommes étaient fascinés par la même chose : l’émerveillement. Cette capacité à faire rêver par le cinéma, par la télévision, aussi petit l’écran soit-il.  


Tout comme Jim Henson l’homme aux milles idées, le film lui aussi est rempli d’idées. Aidé par son montage frénétique et dynamique, il emploie de nombreux types d’animation pour raconter son récit. Que cela soit par le dessin, par du tissu, en stop motion, grâce à des dessins d’archives de Jim. Le film ne rate pas une occasion pour amuser son spectateur en proposant une mise en scène riche et amusante. Une approche qui rendrait fier notre marionnettiste préféré.  



Ron Howard mélange sans cesse images d’archives, dessins, interviews d’aujourd’hui et d’époque, extraits audios et vidéos de Jim Henson. Il exploite tous les médias possibles, dans la veine de l’artiste dont il parle. Et il se sert aussi des différents intervenants.  


Les invités et les personnes interviewés dans le documentaire sont principalement des membres de la famille, des proches, ou des membres de l’équipe de Jim Henson. Nous ressentons une réelle complicité entre chacun des invités et son âme émanant du documentaire. Chacun d’entre eux témoigne dans une sorte de cube en guise de décors. Une référence directe au court-métrage du marionnettiste The Cube (1969) dans lequel un homme, le représentant, se retrouve enfermé dans cette espèce de cube rempli d’idées. Les invités sont comme à l’abris, au chaud, dans une bulle où le temps se fige, dans cette matérialisation de l’esprit inventif de Jim.  


Nous pouvons voir tout le long du long métrage un rapport au temps, visible par les bruits et apparitions d’horloges à différents passages, ainsi que l’utilisation fréquente de surimpression laissant imaginer le temps s’écoulant. Ces éléments permettent d’ores et déjà d’introduire la peur du temps et de la mort de Jim Henson. La vie est trop courte pour perdre du temps. Il faut pouvoir en profiter un maximum et ne jamais gâcher une idée. Il faut savoir la saisir et l’exploiter avant que le temps ne nous la retire. Le rapport entre Jim et la mort s’était construit dès son plus jeune âge. Le décès de son propre frère l’ayant énormément marqué et influencé dans sa manière de concevoir l’art et le divertissement. Jim Henson restera un grand artiste même après sa mort, durant son enterrement. Il fera la demande, à travers son testament, qu’un grand spectacle, dans l’esprit de ses créations, soit organisé à titre posthume avec l’apparition de nombreux de ses personnages. Même après nous avoir quitté, l’esprit et l’influence de Jim Henson restent toujours présents et continuent d’influencer des artistes tel que Ron Howard qui n’ont qu’une seule motivation, celle d’émerveiller. 


Cette année, hors de la compétition, la palme d’or se trouvait ici.  


-Léo Delafontaine



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