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Compilation Mini Critiques par Léo Delafontaine : Napoléon, Scénarios, Viol En Première Page

Critique Napoléon (Abel Gance)



Vouloir traiter de Napoléon est une affaire complexe. Plusieurs ont voulu s’y frotter sans jamais atteindre le bout comme Kubrick avec son projet avorté, ou plus récemment Ridley Scott avec un résultat plus que moyen. Napoléon est un personnage qui est sujet à débat pour ne pas dire qu’il est problématique. Mais Abel Gance a trouvé la manière parfaite de raconter son histoire, en ne la racontant pas. Dès le début, Gance nous précise qu’il ne s’agit aucunement d’un biopic ni que tous les faits cités sont authentiques. Il exige de nous que nous prenions des pincettes sur ce que nous voyons et que nous sachions qu’il ne s’agit que de sa vision et de son admiration en la personne de Bonaparte. Il ne raconte que ses instants de gloire sans nous montrer ses travers. Il nous montre le meilleur de Napoléon pour que nous en prenions exemple tout en restant conscients de ses mauvaises actions qu’il ne nous montre pas. Voilà est ce que je trouve admirable dans le film de Gance qui déjà en 1927 montrait l’exemple d’un film biopic parfait, capable de prendre des directions différentes quand il s’agit du bien de l’œuvre.


Critique Scénarios (Jean-Luc Godard)



S’attaquer au cinéma de Godard n’est pas de tout repos, son approche expérimentale pouvant en dérouter certains. Et malgré que Scénarios s’ouvre de manière aussi étrange, il finit par nous toucher. Film posthume du cinéaste Jean-Luc Godard, Scénario fut tourné peu de temps avant sa mort et monté après celle-ci. Il est également accompagné d’un documentaire de 30 minutes sur sa préparation. Au départ rebuté par l’approche de Godard très expérimentale que l’on peut voir comme une simple démonstration d’ego et d’intellect puéril, le film fini par nous toucher. Godard souhaite nous exprimer sa peur de la mort, de la vieillesse. Il montre par des extraits de films la vision de la mort que lui a transmise le cinéma. C’est l’histoire d’un homme conscient de sa sénilité et de sa mort à venir. Godard veut en témoigner. Pour lui les chevaux peuvent être des non-chevaux, tout comme une vie peut être une non-vie, ou une mort une non-mort. Peu importe notre existence, elle ne s’éteindra jamais, le cinéma la gardera à jamais éternel. Merci JL.


Critique Viol en Première Page (Marco Bellocchio)



Peu habitué au cinéma de Bellocchio qui m'était resté totalement inconnu jusque-là, ce fut une très belle surprise. Film étant très politique, je dois avouer qu'au départ j'avais du mal à saisir pour quel parti était Bellocchio (je n'avais pas conscience qu'il était un grand défenseur du parti communiste). Mais on le saisit rapidement. A travers ce terrible crime, plutôt que nous montrer le point de vue des enquêteurs ou des proches de la victime comme n'importe quel thriller, il opte plutôt pour celui des journalistes. Par ce point de vue, il nous dévoile toutes les tensions politiques de l'Italie des années 60 et 70. Une grande critique du journalisme, de l'information, et de leur corruption pouvant bouleverser un pays tout entier. Bellocchio joue avec son image par son mélange de fiction et d'images d'archives, presque sous forme documentaire. Viol en Première Page montre les prémisses du style de son réalisateur, prêt à critiquer les travers du monde.

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